Qui dit nouveau mois, dit nouveautés.

Pour le mois de Mars, nous vous avons concocté une nouvelle liste de films et une série à découvrir sur votre plateforme de streaming SVOD favorite. 

Tous traitent de sujets différents : de l’histoire de Filippo Sorcinelli, couturier du Vatican, au destin d’une jeune mariée et porteuse de mort, en passant par le questionnement du genre, le tout avec une nouvelle collection de Parolle d’Eri sur la poésie en langue corse. 

Des sujets d’actualités, de l’histoire et des anecdotes, de quoi animer vos soirées pendant un petit moment…


Filippo Sorcinelli, voir et croire de Michèle Don Ignazi et Isabelle Porte (Intervista PROD, Lodge Productions, France Télévisions)

Un ovale parfait dévoré par deux yeux noirs d’onyx, luisants et fiévreux, avides de savoir, de voir et de croire. Un regard pénétrant et curieux, parfois voilé d’ombres soudaines et intenses. Tel est Filippo Sorcinelli. Mais comment cet artiste italien – considéré hors normes par l’Eglise catholique – a-t-il réussi l’exploit de se frayer le chemin qui l’a conduit à devenir le couturier du Vatican ? Quels combats a-t-il dû mener – aussi bien intérieurs qu’extérieurs – pour parvenir à s’affirmer auprès de l’Eglise comme créateur d’ornements liturgiques ? L’art et la beauté sont-ils à même de faire vaciller les dogmes ? En ont-ils le pouvoir… ou le devoir ? Observer et proposer. Voir et croire. Encore et toujours. Tel est le credo de cet artiste qui tel un funambule marchant sur les lignes dessinées sur son corps nous offre à sentir, à toucher, à entendre et finalement à voir. Et à croire

Filippo Sorcinelli aurait-t-il cette petite chose rare et indéfinissable que l’on appelle la grâce ?

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« Quand l’habit fait le moine » de Isabelle Porte (Intervista PROD, Lodge Productions, France Télévisions)

Verte, bleue, blanche ou rouge… telles sont les principales couleurs des vêtements portés par les prêtres catholiques durant les offices qu’ils célèbrent. Mais savons-nous à quoi ils correspondent ? Quels sont ces gestes rituellement exécutés ? Que l’on soit athée ou religieux, profane ou pratiquant, toutes ces images sont rentrées dans l’imaginaire collectif sans que nous n’en connaissions ni le sens ni la fonction.

Aller à la rencontre de ceux qui les fabriquent et de ceux qui les portent, c’est approcher un monde chrétien respectueux de ses traditions et particulièrement en Corse. L’histoire racontée dans ce film est celle du pont qui existe entre l’Italie et la Corse, nourrie de cette foi et de cette liturgie, riche de passé, construite sur la beauté des gestes, des parures, des ornements.

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« Genre quoi ? » une série de Julie Allione (Andolfi , Distrib : JHR Films)

Genre quoi est une série documentaire de neuf épisodes, (un prolongement du film Viril-e-s) autour du genre en Corse.

Les propos de Julie Allione (réalisatrice) : Comment se construit et à quoi ressemble l’identité de genre en Corse ? C’est une question à laquelle on ne peut pas répondre par des généralités. C’est une question qui ne connait que des réponses individuelles et fluctuantes.

C’est une question que j’ai voulu aller déplier avec les Corses eux-mêmes ; discuter à propos d’éducation, de modèles auxquels on s’identifie et d’injonctions à être qui entravent ou auxquelles on adhère sans réserve. Parler des rapports de séduction ou de domination, des fraternités où l’on chasse, boit, chante ou prie, des filles qui sont des garçons manqués, de liberté et de violences.

Écouter ce qui se dit autant que ce qui ne se dit pas ; non pas parce que c’est tu mais parce que cela va sans dire, qu’il n’y a rien à en dire, parce que c’est normal… Toutes sortes de gens sont venus devant ma caméra, sur le canapé du salon, dans la cuisine autour d’un café, après une partie de foot sur le banc du village et j’ai réfléchi avec eux à la notion de genre, d’égalité des sexes, de non binarité, de domination… bref des sujets à la mode !

Ils sont vieux ou jeunes, ruraux ou urbains, ils n’ont jamais quitté le village ou vivent dans une capitale, ils sont dupes ou conscients, pour ou contre…

Pourquoi avoir fait une série documentaire pour prolonger le film Viril-e-s ?

En travaillant à la réalisation de mon premier documentaire, lorsque nous avons commencé à dérusher avec Léa Masson les images que j’avais tourné, je n’avais jamais pénétré une salle de montage, et je ne savais pas le deuil cruel qu’impliquait le fait de faire des choix narratifs.

Le film issu de ce tournage s’appelle aujourd’hui Viril.e.s, et pour que l’histoire qui se trame derrière des récits individuels soit lisible, il a fallu choisir de développer des thèmes et d’en abandonner d’autres, il a fallu choisir des intervenants dont la parole était concise et abandonner parfois des témoignages plus hésitants.

Même en ne choisissant pas de sacrifier la poésie à l’efficacité il faut couper des silences, des hésitations, et rires, des redites, et même des pistes. Il faut dire que la question du genre est un vaste sujet, parfois très inconscient, parfois très drôle, parfois très sérieux, mais c’est un vaste sujet. Et nous résoudre à faire le deuil de ces silences, de ces hésitations, rires, redites ou pistes reviendrait à se résoudre à simplifier la question.

À partir des rushes du film nous avons alors commencé à rêver puis fabriquer une armature pour une série. Tenter une arborescence et des juxtapositions, voir les manques, et surtout réaliser tout ce qui devait encore être pensé. Car la série est un ouvrage à part, pas le film en plus long mais son développement en quelques sortes. Des thèmes qui ne sont parfois qu’évoqués dans le film sont ici dépliés et analysés.

Chaque épisode contient non pas une vision exhaustive d’un sujet (qui y prétendrait seulement ?!) mais un développement autour d’un sujet qui finit par ressembler à une remise en cause (d’un cliché par exemple ou d’une idée dominante).

Genre quoi pourrait être une collection mais c’est en fait une série. Bien sûr chaque épisode peut se voir seul, mais si vous choisissez de les voir tous il y a un ordre qui nous semble cohérent même s’il n’est pas impératif.

Certaines personnes vont dire des choses dans l’épisode 3 qui feront entendre différemment une parole du numéro 5. Il y a 9 épisodes dépliant chacun un thème précis, constituant une sorte de paysage du genre en Corse. 9 épisodes, une mosaïque d’intervenant.e.s face caméra dont les paroles se répondent pour se confirmer, se contester, se mettre en doute, se nuancer ou s’exagérer.

9 épisodes où l’on parle de l’homme corse (1), de machisme (2), de la femme corse (3), de soumission (4), des filles qui ne payent pas (5), de mixité (6), de drague (7), de norme (8), et de misère sexuelle (9) en Corse.

9 épisodes de 20 minutes pour avoir le temps d’hésiter, de réfléchir, de rire aussi et de ne pas être d’accord.

Au moment du montage c’est la parole qui a guidé le récit, cette série n’est ni une thèse personnelle ni une tribune populaire mais le montage d’une multitude de paroles liées les unes aux autres par une culture commune, comme une proposition de participation à un débat actuel.

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« Sposami concept et poèmes de Nitcheva » de Philippe Raffalli (Mouvement)

La Femme-Poète clame sa quête d’amour. Sposami est une performance libre où la Femme-Poète épouse le monde. Elle devient Vierge-Mariée, Femme voilée et Porteuse de mort.

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Huit épisodes de la collection “Parolle d’Eri”, sur la poésie en langue corse. Une série de Paul Simonpoli (Omi è Lochi, Parc naturel régional de Corse, France Télévisions).

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